28 novembre : soutenance de thèse de Pedro Luis Dunan Avila

Etude de la Vulnérabilité des Côtes associées à des récifs émergents face aux Cyclones, Tsunamis et aux processus d'Interface Terre/Mer

jeudi 28 novembre, 14h30, Amphi A, IUEM, Technopôle Brest-Iroise, Plouzané

Découvrez ci-dessous le résumé en français de sa présentation

Résumé

Dans les régions tropicales, la bioconstruction marine, les fluctuations du niveau de la mer au cours du Quaternaire, ainsi que le soulèvement tectonique et l'érosion marine ont entraîné la formation de terrasses côtières. Celles-ci sont des archives de ces forçages. Cependant, proche du niveau marin actuel, les terrasses côtières basses sont soumises à l'érosion marine provoquant le retrait des côtes, la dissolution des carbonates et l’arrachement de blocs lors d’ouragans ou de tsunamis.

Cette thèse a pour objectif de déterminer la vulnérabilité de ces côtes face à ces forçages et d’étudier l’érosion de ces archives par l’impact des évènements de vagues extrêmes.

Pour cela, une analyse géomorphologique des côtes cubaines, vulnérables à ces processus, a été effectuée, grâce à l’exploitation de MNTs, d’images satellites, d’observations de terrain, de données bathymétriques et topographiques.

L’étude a été complétée par la datation des terrasses côtières par la méthode 230Th/U et par la datation de la mise en place des blocs par les méthodes 230Th/U et cosmonucléides 36Cl. En complément, des taux de dénudation verticaux ont été calculés par cette dernière méthode.

Le recul de la falaise marine a été estimé en cartographiant les blocs déposés sur les terrasses et en supposant qu’ils proviennent de l’arrachement de cette falaise. Afin de déterminer les paramètres hydrodynamiques produisant la mise en place de ces blocs, nous avons ciblé des blocs dont les évènements climatiques étaient connus et nous avons calculé à l'aide d'équations hydrodynamiques théoriques, la vitesse de flux minimale nécessaire pour déposer ces blocs.

Nous avons ensuite comparé cette valeur à la vitesse orbitale maximale des ouragans au moment de la mise en place des blocs. Nous avons aussi étudié les paramètres morphologiques de la côte qui favorisent ou qui résultent de la mise en place de ces blocs.

Les principaux résultats de cette thèse sont les suivants :

  1. Les blocs de Cuba sont principalement mis en place par des événements de vagues hydrométéorologiques extrêmes.
  2. La mise en place de ces blocs s'étend sur toute la période Holocène.
  3. Les vitesses estimées de flux minimales à l’origine de blocs associés à des ouragans connus varient de 2,84 ± 0,34 à 4,74 ± 0,53 m/s et sont cohérentes avec les vitesses orbitales calculées sauf dans le cas de blocs sur un cap dont la particularité morphologique a amplifié le flux hydrodynamique.
  4. Mise à part ce contexte, les paramètres morphologiques qui favorisent la mise en place des blocs sont l’obliquité de la direction des vagues par rapport à la côte, l'existence d'un bord de falaise pluri-métrique et d'un plateau proximal > 5 m qui préservent la puissance des vagues, sauf dans le cas où les blocs sont issus de l’arrachement de la plateforme submergée.
  5. La dénudation de la terrasse, due au recul de la falaise marine sous l'effet des vagues extrêmes et de la dénudation verticale continue, est loin d'être négligeable, de l’ordre du millimètre à la dizaine de millimètres par an, impliquant des pertes métriques à pluri-métriques en vertical et en horizontale depuis la formation de celle-ci.

Composition du jury :

Rapporteurs

  • Nadia SENACHAL, professeur des universités, Université de Bordeaux, UMR 5805 EPOC
  • Gilles RIXHON, professeur des universités, Université de Strasbourg, UMR 7362 LIVE
  • Serge SUANEZ, professeur des universités, Université de Bretagne Occidentale, UMR 6554 LETG
  • Mouncef SEDRATI, maître de conférence, Université de Bretagne Sud, UMR 6538 GO
  • Raphaël PARIS, directeur de recherche, CNRS, Université Clermont-Auvergne

Direction :

  • Christine AUTHEMAYOU, maître de conférence, Université de Bretagne Occidentale, UMR 6538 GO

Co-direction :

  • Kevin PEDOJA, maître de conférence, Université de Caen
  • Marion JAUD, ingénieur de recherche, CNRS, Université de Bretagne Occidentale, UMR 6538 GO
  • Leandro Luis PENALVER HERNANDEZ, Chercheur, Service Géologique de Cuba
  • Donovan CHAUVEAU, post-doctorant, Université de Bretagne Occidentale, UMR 6538 GO