Géochimiste (cliquer ICI pour ouvrir)
Bonjour Olivier ! Peux-tu nous dire quel est ton cursus de formation ?
J’ai une formation d'ingénieur géologue spécialisé en ressources minérales et énergétiques. J'ai ensuite réalisé un doctorat en géochimie marine en cotutelle avec le CRPG qui est un laboratoire du CNRS à Nancy et l'Ifremer.
Quel est ton parcours professionnel ?
Mon parcours professionnel a bien souvent été dicté par mes envies de découvrir des nouveaux horizons scientifiques et d'environnement de travail. Après mon doctorat, j'ai travaillé pendant une année à l'Université de Cambridge puis à l'Institut Océanographique de Woods Hole (WHOI) près de Boston, aux Etats-Unis. Après 7 années passées dans cet institut à travailler sur des projets très multidisciplinaires, j'ai rejoint l'Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM) à Brest pour monter une nouvelle équipe de recherche dans le domaine de la biogéochimie des environnements marins extrêmes. J'ai ensuite intégré l'Unité de Géosciences Marines de l'Ifremer en 2011 en tant que chercheur géochimiste. J'ai pris un poste de Professeur pendant deux années à l'Université de Hawaii et à mon retour en 2018, j'ai pris la direction de l'Unité de Géosciences Marine où je continue à travailler comme chercheur.
Est-ce la première fois que tu embarques ?
GeoFLAMME est ma 15ème campagne. En tout, j'ai déjà passé plus d'un an et demi sur un navire océanographique.
Quels sont tes domaines de recherche ?
Mes intérêts de recherche sont vastes et englobent des sujets allant de l'étude des cycles géochimiques des métaux dans les océans, des processus métallogéniques et hydrothermaux des fonds marins, des interactions géobiologiques en milieux marins extrêmes, et de l'évolution conjointe de la Terre et de la vie au cours des temps géologiques.
Mes recherches portent en particulier sur le développement et l'application de la géochimie des isotopes stables comme traceurs des sources des métaux dans l'environnement, mais aussi de leur devenir dans les océans, en particulier les grands fonds océaniques comme les volcans sous-marins. La géochimie des isotopes stables consiste à mesurer avec une très grande précision la répartition des différents isotopes d'un même élément dans un échantillon, tel que l'eau de mer, les roches ou les minéraux précipités. Cette recherche repose sur le principe que la répartition des isotopes stables d'un élément peut varier très faiblement en fonction d'un certain nombre de processus (changement de température, oxygène, ou pH) ou des différentes sources de cet élément (eau de mer, magma, fluides hydrothermaux). Les isotopes stables sont donc très différents des isotopes radioactifs qui décroissent avec le temps, tout en émettant de la radioactivité ! Mes éléments favoris sont le fer, le cuivre, le nickel, le germanium, le soufre, et bien d'autres.
Quelles sont les principales qualités nécessaires pour exercer ce métier ?
Il faut certainement être passionné par le métier de la recherche et l'océanographie, aimer explorer des nouvelles questions scientifiques en interaction avec d'autres disciplines, avoir à la fois de la curiosité et être bien organisé, avoir un esprit d'équipe et aimer partager son travail, savoir écouter et proposer.
Quel est ton rôle à bord pour la mission GeoFLAMME ?
Je travaille sur les échantillonneurs des fluides : la bathysonde, pour la colonne d'eau, et les seringues titane, pour les fluides hydrothermaux. Je conditionne mes échantillons pour séparer et préserver les métaux des phases particulaires et dissoutes pour ensuite faire des analyses détaillées au laboratoire après la campagne. Je regarde aussi tous les différents types de roches et dépôts de minéraux qui pourraient nous renseigner sur les interactions entre l'eau de mer, le magma et les roches volcaniques.