Kesako le contrat sulfures et keskifon Ifremer et leurs partenaires ?

Qu’est ce que le contrat d’exploration pour les sulfures polymétalliques ?

A la demande de la France, l’Ifremer a rédigé et défendu en 2012 auprès de l’Autorité Internationale des Fonds Marins, une demande pour l’obtention d’un contrat d’exploration pour les sulfures polymétalliques dans les eaux internationales de l’Atlantique. Le contrat d’exploration a été signé en décembre 2014 et accordé pour 15 ans. Dans le dossier de demande, la France s’est engagé à réaliser au minimum une campagne d’exploration tous les 5 ans.

L'emprise du contrat d’exploration pour les sulfures polymétalliques se situe sur la dorsale Atlantique entre les latitudes 21°N et 26°N. La zone d’exploration est constituée de 100 blocs de 10 km sur 10 km constituant ainsi une surface totale de 10 000 km2 ( soit environ la surface de la région Ile de France).

Ces blocs sont regroupés en zones appelées « grappes » : le contrat français comprend 6 grappes. La grappe la plus grande est composée de 25 blocs (grappe 6), les plus petites sont elles constituées de 8 blocs (grappe 2 et grappe 5).

Quel est le rôle de l’Ifremer sur ce contrat ?

En tant qu’institut de recherche spécialisé sur la mer, l’Ifremer apporte ses compétences dans l’exploration des systèmes hydrothermaux et l’acquisition de connaissances sur ces environnements exceptionnels.

Les enjeux sociétaux et économiques qui semblent graviter actuellement autour des systèmes hydrothermaux et de leur exploration posent les questions fondamentales suivantes, questions auxquelles l’Ifremer va s’employer à répondre dans le cadre de ce contrat d’exploration :

  • Le potentiel en ressources pour les sulfures polymétalliques existe-t-il réellement ?
    • Si oui, quels sont les amas qui pourraient constituer une ressource ?
    • Quels sont ceux qui doivent être préservés de toute exploitation ?
  • Quels sont les caractéristiques minéralogiques, chimiques, biologiques et microbiologiques de cette ressource ?
    • Sont-elles uniques ou variées ?
    • Quelles sont les différences et similitudes avec les autres dépôts hydrothermaux, par exemple les amas sans métaux ?
  • Comment se distribuent spatialement et temporellement les dépôts hydrothermaux, à l’échelle d’un contrat et à l’échelle d’un champ hydrothermal de quelques dizaines de km2 ?
  • Quel connectivité existe-t-il entre des champs hydrothermaux espacés de plusieurs dizaines à centaines de kilomètres ?
  • Comment ces sites hydrothermaux influencent-ils les environnements biologiques et chimiques et les grand cycles de l’océan profond ? A quelles retroactions potentielles s’attendre en cas de modifications fortes de ces milieux ?

C’est en répondant à ces questions que nous serons en mesure de mieux appréhender l’extension spatiale de ce que pourrait être un district minier et ainsi définir les environnements marins vulnérables qui seraient potentiellement impactés en cas d’activité minière. Ce sont des attendus forts pour le dimensionnement de futures stratégies de préservation en cas d’exploitation des grands fonds.

Il faut noter que les travaux réalisés dans le domaine des géosciences, de la biologie et de la microbiologie ont déjà permis aux scientifiques de l’Ifremer de proposer que les sites sulfurés actifs, par exemple les zones de fumeurs noirs et la faune associée, soient considérés comme des écosystèmes marins vulnérables et donc protégés de toute exploitation potentielle.

Comment se structure la campagne d'exploration HERMINE2 ?