Techniques d'extraction
L'extraction de granulats marins est, en France, principalement réalisée grâce à des navires dédiés à cette activité et appelés des dragues aspiratrices en marche ; il n'y a donc aucune plate-forme permanente d'exploitation en mer.
Ces dragues sont généralement équipées pour extraire à environ 30 mètres de profondeur. La capacité de chargement des navires sabliers est comprise entre 1 000 et 8 500 m3 et il faut en moyenne deux heures de présence sur la zone pour extraire et remplir la cale.
Quand le navire sablier arrive dans le périmètre autorisé à l’extraction, il ralentit et déploie son élinde (conduite permettant d'aspirer les granulats), tout en poursuivant sa route à faible allure (2 à 4 km/h), jusqu'à ce qu'elle atteigne le fond marin.
L'élinde racle le fond et aspire, grâce à un système de pompage, un mélange d'eau, de sable et de graviers appelé « tout-venant », qui remonte et se déverse dans la cale du bateau. L'eau contenue dans le « tout-venant » s'évacue de la cale par le fond du navire (c'est la déverse) ou par débordement (c'est la surverse). Déverse ou surverse entraînent avec elle de fines particules (sables fins et argiles) qui retournent à la mer, formant le "panache turbide". Le passage de la tête d’élinde en continu sur le fond marin crée des sillons réguliers parallèles ou sub-parallèles plus ou moins profonds, selon le type de bec et les conditions de dragage (en général 1 à 2 mètres de large pour 0,3 à 0,5 mètre de profondeur).
À quai, le contenu des cales est déchargé, majoritairement par la drague elle-même, soit par voie hydraulique soit par voie sèche. Dans le premier cas, la cargaison est remobilisée sous forme de pulpe pour être refoulée par la pompe du navire dans des bassins aménagés à proximité des installations de traitement. Cette méthode de déchargement, la plus rapide (2 à 3 heures pour 1 500 à 3 000 m3 est réservée aux sédiments sableux. Dans le second cas, les matériaux sont déchargés par convoyeurs à bandes chargés par bennes situés a bord du navire.
Le second type de navire sablier, les dragues à benne preneuse ont longtemps été majoritaires en France et ne sont utilisées actuellement que sur 2 gisements. Ce système qui demande un temps très long de chargement ne convient qu'à proximité des côtes par petites profondeurs (de l'ordre de 10 m) et reste tributaire des conditions météorologiques (Augris & Cressard, 1984). Ce type d’engin exploite à point fixe à l’aide d’une benne mise en oeuvre au moyen d’un mât de charge ou d’une grue actionnant un grappin (Béranger et al., 1996). Une drague à benne preneuse peut travailler jusqu’à des profondeurs de 30 mètres (Alzieu, 1999). Elle ne permet pas un dragage régulier mais crée une succession d’excavations sur le fond, dont l’espacement est variable selon la profondeur (Augris & Cressard, 1984 ; Sornin-Petit, 1996).