Jeudi 30 mars : la première fois (bis) ... !
Bleuenn fait sa première plongée en sous-marin Nautile ! Elle raconte :
"La veille de la plongée j’étais extrêmement excitée de savoir que j’allais pouvoir découvrir une infime partie du fond des océans qui représentent tout de même 70% de la surface de la Terre ! Le jour de la plongée j’étais un peu stressée mais j’avais hâte d’arriver au fond.
Je suis toujours impressionnée par la technicité de l’opération de mise à l’eau du Nautile : l’équipe technique, les plongeurs qui vont détacher les câbles lorsque le submersible est dans l’eau, les marins à bord qui assurent une mise à l’eau en douceur. Tout s’est passé très vite. La lumière dans l’eau diminue très rapidement avec la profondeur : après 230 m il fait déjà quasiment noir !
Nous sommes arrivés au fond vers 10h45 après ~1h45 de descente à environ 3700 m de profondeur au pied d’une immense falaise constituée à la base d’éboulis d’énormes blocs de roche. C’est majestueux, impressionnant. Nous sommes face à cette falaise semblable à une montagne sous la mer habitée d’une faune de poissons étranges et de crevettes rouges.
Ma première intuition lorsque nous commençons l’ascension de la falaise est que nous sommes en train d’explorer les roches du manteau, péridotites altérées, que nous appelons des serpentinites. C’est une vraie satisfaction pour moi puisque c’est justement ce que je m’attendais à y trouver. Les blocs de roche sont énormes et il n’est pas toujours évident de trouver un endroit adéquat pour échantillonner.
Après presque 2h30 de route nous atteignons enfin le sommet de la falaise.
En haut, la surface est recouverte de sédiments, il y a de nombreux animaux, poissons, crevettes, ophiures et d’énormes éponges accrochées sur des blocs de roches qui émergent parfois hors du sédiment. Nous traversons des plaines de sédiment et des failles de taille variable jusqu’à arriver en haut d’une crête qui correspond probablement à une autre grande faille.
Nous descendons puis longeons la paroi, les roches ressemblent très fortement à la falaise que nous avons déjà explorée plus tôt. Il commence à faire froid dans la sphère (l’eau qui nous entoure est à 4°C) et la paroi se tapisse de condensation avec l’air que nous expirons. Nous revenons ensuite au sommet de la faille pour retrouver la plaine de sédiment.
Cinq heures se sont déjà écoulées et il est malheureusement déjà l'heure de remonter vers la surface… le temps passe très vite. Nous larguons alors nos lests de grenaille et nous remontons comme une bulle d’air jusqu’à la surface. Le trajet est relativement rapide car après toutes ces ascensions nous n'étions plus qu’à 2600 m de profondeur.
C’est une arrivée émouvante. Je reviens d’une plongée où j’ai vu des choses incroyables et j’ai ensuite droit à mon baptême de plongée !"