La drague à roches
Le dragage profond est un outil particulièrement efficace et rapide pour obtenir une vision globale de la diversité géologique d’un secteur.
Il s’agit classiquement, de trainer sur un versant d’un relief sous-marin, une drague à roches composée d’une lourde nasse métallique d’un mètre de diamètre et d’une « bouche » armée de solides dents, capable de démembrer n’importe quelle roche à son contact.
Le résultat est souvent spectaculaire : après une heure sur le fond à des milliers de mètres de profondeur et des tensions sur le câble supérieures à dix tonnes, la drague remonte souvent des centaines de blocs, de tailles comprise entre cinq et quatre-vingt centimètres (tout ce qui est assez petit pour entrer dans sa « bouche » et suffisamment grand pour ne pas échapper aux mailles de la nasse), et cumulant parfois plus d’une tonne de roches.
La diversité des matériaux remontés peut également être étonnante lorsque l’on explore des reliefs à la géologie aussi variée que ceux de la mission HERMINE.
Une fois sur le pont arrière, la drague est sécurisée et le contenu mis à la disposition des géologues, pour lesquels la chasse au trésor commence. Il faut souvent être nombreux pour observer, casser, et trier les centaines de fragments. Tout ne peut être conservé et il faut donc faire des choix, parfois difficiles.
Après une heure de travail, la vie sur le pont arrière du Pourquoi pas ? doit pouvoir reprendre ; les géologues réservent donc dans des caisses les échantillons sélectionnés pour une étude approfondie à terre et les centaines de kilos restant sont remis à la mer.