Production européenne
Avec une production de 3,5 milliards de tonnes par an (en 2008), l’industrie européenne des granulats (matériaux granulaires utilisés dans secteur du bâtiment et travaux publics) d’origine terrestre ou marine, représente la part la plus représentative de l’industrie extractive non énergétique de l’Union Européenne. Ce secteur comprend plus de 23 000 sites d’extraction répartis dans toute l’Europe et la valeur directe de cette production s’élève entre 20 et 25 milliards d’Euros (Rapport UEPG 2009-2010). La consommation moyenne de granulats dans l’Union Européenne s’élève à 7 tonnes par an et par habitant (Rapport UEPG, 2007).
UEPG = Union Européenne des Producteurs de Granulats
L’exploitation des granulats marins (matériaux siliceux utilisés dans la filière BTP), bien qu’anecdotique au regard des quantités extraites à terre à l’échelle européenne, est assez stable dans le temps.
Les matériaux marins sont principalement utilisés dans le secteur du BTP mais aussi pour le rechargement des plages, la protection des côtes et la poldérisation. Dans certains pays (Danemark, Belgique, Pays-Bas et Finlande) d’importantes quantités peuvent être requises pour des projets locaux et/ou ponctuels (extension de ports, construction d’îles artificielles, …), ainsi l’extension du port de Rotterdam (Pays-Bas) devrait nécessiter approximativement 300 millions de m3 sur une durée de 3 ans, pour augmenter sa superficie en gagnant du terrain sur la mer. Les quantités produites mais aussi les usages (BTP, agronomie, rechargement de plage, poldérisation) sont donc relativement disparates d’un pays à l’autre.
La majeure partie des extractions de matériaux marins a lieu en Mer du Nord, mais aussi en Mer Baltique, en Manche, en mer d’Iroise et en Atlantique Nord. Plus de 95% des matériaux extraits sont des sables et graviers, seule la France exploite actuellement du maërl avec une fin d'activité programmée en 2013.
Les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France sont les principaux producteurs de matériaux marins ; la France et le Royaume-Uni les destinent essentiellement au secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) alors que les Pays-Bas utilisent principalement sa production en rechargement de plage et poldérisation. Le Royaume-Uni exporte environ 1/4 des matériaux marins qu’il extrait. Dans une bien moindre mesure les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark sont également exportateurs.
Les procédures réglementaires régissant les autorisations d’extraction de matériaux marins sont propres à chaque pays. Ainsi la durée de la procédure peut-être extrêmement variable : de 14 semaines au Pays-Bas (pour des extractions de taille inférieure à 5 km² et pour des volumes sollicités inférieurs à 10 Mm3), 35 semaines pour la Belgique, 38 mois pour le Royaume-Uni et environ 5 ans pour la France.
L’ensemble des pays Européens prend en considération les impacts environnementaux potentiels des projets d’extraction avec la mise en place d’étude d’impact sur l’environnement réalisées par
- des structures gouvernementales, qui définissent alors des secteurs propices aux extractions (Belgique),
- des bureaux d’ingénierie indépendants (Royaume-Uni),
- des bureaux d’études mandatés par le pétitionnaire (France).
De nombreux pays (France, Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique) ont mis en place une redevance dont le montant est fixé en fonction du volume extrait de la nature du sédiment prélevé.
Le développement de moyens de surveillance de l’activité des navires extracteurs (boîtes noires équipant l’ensemble des flottes belges et néerlandaises, ainsi que certains navires français) mais aussi les inspections réalisées en mer ou au port permettent de contrôler le respect du périmètre accordé et de vérifier les déclarations sur les quantités de matériaux dragués.
Enfin, la Belgique, par l’intermédiaire de l’UGMM (Modèle Mathématique de la Mer du Nord) utilise les informations fournies par les boîtes noires pour estimer les volumes potentiellement extraits et vérifier leur concordance avec les quantités déclarées par les extracteurs mais aussi pour les mesures d’impact en fournissant des cartes d’intensité d’extraction par secteurs basées sur la densité de passage d’élinde sur une zone dans un laps de temps (Remigereau, 2008).
Fichier à télécharger (.pdf) : Données de production en Europe