Première pour Romain (et Etienne)
Ce lundi c'était au tour de Romain, technicien chimiste, réalisant les mesures et prélèvements in situ, ainsi que les analyses du TdMn sur la colonne d’eau, de faire sa première plongée dans le Nautile.
Dans quel état d’esprit étais-tu avant juste avant de plonger ? Calme ? Stressé ? Surexcité ?
Heureux, enthousiaste et concentré. Ultra content, c’est fou ce que j’allais faire. Concentré et stressé, moins par le Nautile mais plus par ce que je devais faire. Au début j’avais plus peur de la plongée en elle-même mais le travail, tout ce que j’avais à faire a pris le pas.
Qu’est-ce que tu t’es dit en rentrant dans la sphère du Nautile ?
C’est cool je vais voir ce qui se passe à l’intérieur ce que j’observe depuis un moment depuis l’extérieur. Ça fait quoi lorsque le Nautile bouge, lorsqu’il est sur les rails, quand on est à l’arrière suspendu au-dessus de l’eau, quand on rentre dans l’eau, quand on est au fond, la vie à bord.
Sur les 5 h de plongée tu as fait beaucoup de prélèvements, vu de nombreuses choses, quelle image te vient spontanément à l’esprit ?
La roche qui nous est tombée dessus, on ne s’y attendait pas. Lorsque que l’on est monté en altitude on voyait le tourbillon, le gros fumeur noir, on n’y voyait rien, ça m’a marqué. Le débit, la température, vraiment l’aspect fumeur noir avec des amas de crevettes, beaucoup de crevettes.
Ça me faisait rire aussi lorsqu’une seule crevette passait toute seule juste devant le hublot.
A la sortie du Nautile, comment te sentais-tu ? Fatigué ? Soulagé ?
J’avais les jambes qui flageolaient. Un peu sur une autre planète, ça bourdonnait dans ma tête. Très fatigué aussi. Mais c’était magique. J’étais embêté car des instruments ont pris chaud. J’espérais que tout ait marché, mais certains prélèvements n’ont pas fonctionné comme je voulais. Du coup j’étais d’abord soucieux des prélèvements puis avec le recul je me suis dit « Waouh c’est magique ce que j’ai fait ! ».
Au final, quel est le moment qui t’a le plus marqué lors de cette journée (avant, pendant ou après la plongée) ?
On ne se rend pas trop compte de la profondeur, on ne voit pas la modification dans la sphère. L’ambiance qui s’installe entre les 3 personnes dans la sphère. On fait des choix ensemble, on parle, on mange ensemble, on rit, on stresse. Tout se passe très vite, je n’ai même pas remarqué que la lumière avait diminué lors des explications de sécurité à la descente. On est dans un laps de temps cours avec des choix à faire, donc on s’appuie sur les compétences du pilote et du co-pilote, sur les directives que l’on a reçues. Ce qui créé une ambiance de confiance, car tout le monde a envie que ça fonctionne. C’est vraiment une micro-vie qui se créé dans la sphère.
Je me suis aussi rendu compte de la difficulté du travail au fond, avec les manipulations compliquées. Avant je ne me rendais pas compte de la difficulté, ils font ce qu’ils peuvent.
On ne sent pas les mouvements du Nautile quand on descend, quand il avance. On est comme dans une soucoupe avec pleins de boutons, toutes les commandes avec le bras on sent les mouvements. C’est assez unique.
Ce qui m’a marqué aussi se sont les gens qui viennent nous voir plonger. Le coté bienveillant des autres qui sont aussi contents que l’on descende.
Une petite anecdote sur ta plongée ?
Il y a des capteurs qui ont eu chaud ! On a aussi un bout de cheminé qui nous ait tombé dessus. C’était pas prévu…
Le lendemain c'était Etienne qui faisait sa première plongée en tant que co-pilote !